L'Art de l'Islam
Toute forme de représentation humaine ou animale étant interdite sur les objets religieux, l'art islamique donc avant tout un art d'ornement, qui privilégie les formes abstraites, géométriques, stylisées
Le livre Saint de l'Islam, le Coran, ne donne pas beaucoup d'indication sur le rapport entre la religion et les arts.
À ses débuts, à partir du VII ème siècle, l'art de l'Islam emprunte aux traditions locales des pays ou il se répand, de l'Inde à l'Espagne : les premières Mosquées, lieux réservés à la prière collective, sont souvent installées dans d'anciens bâtiments désaffectés.
Des images déconseillées :
L'expansion foudroyante de l'Islam s'accomplit au VIII ème siècle, en Afrique du Nord et en Asie.
Les musulmans interprètent alors certains messages attribués à Mahomet, et ils y découvrent des lois et des principes.
Dans l'un de ces messages -« les anges ne pénétreront pas dans une maison où se trouve un chien, ni dans celle où se trouvent des images ».
Ils comprennent que toute représentation d'homme ou d'animal, même symbolique, est déconseillée, car elle détourne l'attention du croyant.
Cette recommandation, qui ne concerne que l'art à usage religieux, est plus sévère que celle inscrite dans le Coran et qui frappe les idoles (les images montrant Dieu adorées comme Dieu lui-même)
En revanche, elle ne s'applique pas à l'art profane : les résidences des califes, les chefs de la communauté musulmane, sont elles, habituellement ornées de peintures ou de mosaïques, de tissus et de poteries pouvant représenter des figures humaines ou animales.
Cependant, les artistes atténuent la ressemblance avec la réalité et privilégient les formes stylisées.
La Mosquée :
La mosquée n'exprime pas, contrairement à l'église du Moyen-Age, une hiérarchie entre Dieu et les hommes, avec une division de l'espace et un chœur réservé au prêtre : elle est un simple espace souvent rectangulaire, plus ou moins vaste et dominé par une ou plusieurs tours, les minarets depuis lesquelles on appelle les fidèles à la prière.
Dans les pierres de l'édifice sont gravés des vers de poésie ou les textes sacrés rappelant le discours du prophète.
Écriture et décor géométrique :
L'écriture utilisée pour orner l'architecture des mosquées a reçu le nom d'écriture coufique, à la suite d'une croyance ancienne – et fausse – qui situe l'origine de ses caractères dans la ville de Kufa, en Irak.
Elle est préférée pour les textes sacrés, mais peut apparaître sur de simples pièces de vaisselle, comme les plats en faïence ornés d'une phrase du Coran. La deuxième écriture décorative s'appelle l'écriture Naskhi qui est aussi utilisée dans le Coran.
Cette écriture très élégante, droite et raide dès l'origine, devient de plus en plus schématique au cours des siècles, car elle est utilisée par les artisans qui ne savent pas lire et qui la copient en la simplifiant toujours plus.
Les arts décoratifs islamiques schématisent les formes.
Les motifs végétaux, autorisés par l'Islam, sont par exemple décomposés en petites figures géométriques, puis placées dans les rosaces ou dans les damiers.
L'unité et la symétrie dominent toujours : de la décoration des sols aux revêtements des murs des mosquées, de l'écriture coufique aux ornements de bronze ou de fer.