L'Expressionnisme
Emil Nolde « Crucifixion » huile sur toile, 1912
Avec des couleurs vives et des formes déchirées et tordues, l'Expressionnisme montre la violence du Monde.
Ce courant artistique s'impose dès la fin du XIX ème siècle et se développe tout au long du XX ème siècle.
A plusieurs reprises au cours de l'histoire, des artistes représentent l'univers qui les entoure de façon volontairement déformée, pour faire sentir combien ce monde est injuste, cruel, ou angoissant. Vers 1900, ce mouvement prend le nom d'« Expressionnisme ».
Les artistes sont alors particulièrement sensibles au malaise, répandu dans toute l'Europe, qui aboutit en 1914 à la terrible Première Guerre Mondiale.
En peinture, le sentiment d'inquiétude des expressionnistes s'oppose au regard apaisé des Impressionnistes et se caractérise par l'emploi de deux procédés : la simplification du dessin, jusqu'à la caricature, et le choix de couleurs très vives, intenses, qui semblent acides et brûlantes.
Parfois les artistes donnent une vision du monde amusée et grinçante, ironique et féroce : c'est le cas des peintres allemands réunis dans le groupe « Die Brücke » (le pont), comme Emil Nolde (1867-1956).Avec Henri Matisse (1869-1954) l'Expressionnisme donne naissance à l'image d'un monde brutal, mais heureux.
Le carnaval de la société
James Ensor « L'Entrée du Christ à Bruxelles », huile sur toile, 1888
L'un des premiers artistes Expressionniste est le Belge James Ensor (1860-1949).
Dans la petite ville côtière d'Ostende, sa famille possède un commerce de souvenirs et d'objets curieux pour touristes : Ensor s'intéresse dès l'enfance à cette boutique ou il habitera jusqu'à sa mort. Il se passionne surtout pour les masques et les costumes exotiques qu'on y trouve.
Dans ses œuvres il va montrer la vie en société comme un gigantesque carnaval. Au milieu de scènes populaires très minutieuses, le peintre place des personnages en uniforme, avec des têtes blanches comme le plâtre ou rouge tomate, et un regard à la fois furieux et apeuré.
Les visages sont grimaçants. Un peu partout, des squelettes se promènent : il rappellent aux hommes comment se termine la vie.
Les cauchemards d'Edvard Munch
Pour le norvégien Edvard Munch (1863-1944), très marqué par Van Gogh, l'Expressionnisme permet de montrer la souffrance et le destin tragique de chaque individu.
Le désespoir du peintre prend l'aspect de paysages torturés et de visions de panique, comme ils peuvent apparaître au cours de cauchemars ou d'hallucinations.
Dans « le Cri », la terreur est double : c'est celle qu'inspire le ciel rouge comme la feu, et celle ressentie par le personnage du premier plan, abandonné à sa solitude.
Matisse : le rythme de la vie
Henri Matisse est le plus célèbre des artistes Fauves.
Dans la première partie de son œuvre, avant les années 1920, il partage la liberté de l'Expressionnisme dans le choix de ses couleurs, presque toujours très éclatantes, et dans son dessin, qui se résume à quelques lignes fortes.
Un tableau tel que « la Danse » 1909-1910 (ci-contre) frappe par sa simplicité et par son dynamisme.
Le peintre évoque l'explosion des origines de l'humanité sur une Terre encore neuve, une sorte de Paradis mais sans référence religieuse.
Plus tard, Matisse reste fidèle au thème du bonheur de vivre. Sa peinture s'adoucit. Ses couleurs sont fraîches, son dessin, très simple, et son art devient monumental et décoratif.
A la fin de sa vie, Matisse apparaît comme un des plus grands artistes du XX ème siècle.
Henri Matisse, « la Danse », huile sur toile, 1909-1910
Les Fauves
En 1905, plusieurs peintres participant à l'exposition temporaire du Salon d'Automne à Paris, dont Matisse et André Derain (1880-1954), sont qualifiés de « Fauves » par un critique d'art. Un autre écrit à cette occasion : « On a jeté un pot de couleur à la figure du public ».
Les « Fauves » n'emploient en effet que des couleurs très pures et très contrastées, et suppriment par principe les ombres.
Ils ne veulent pas donner l'illusion de la réalité dans leurs peintures, mais au contraire se libérer de cette contrainte.
Le « Fauvisme » reste pourtant l'une des plus brillantes manifestations de l'Expressionnisme.
Liens :
http://www.fluctuat.net/5858-Expressionnisme-et-fauvisme
http://cinema.expressionnisme.bifi.fr/
http://www.berlin-en-ligne.com/beauxarts%20neue%20nationalgalerie.php
http://www.dossier-art.com/numero-126/l-expressionnisme-allemand.2192.php
http://www.musee-orsay.fr/index.php?id=649&L=&tx_ttnews[tt_news]=23206&no_cache=1
http://www.delphine-portier.com/galerieDelphinePortier/expressionnisme.htm