dimanche 8 novembre 2009

L’Art Abstrait : Niveau 3ème

L'Art Abstrait


 

L'art abstrait, c'est un art sans images identifiables, fait de couleurs et de lignes, qui ne représentent rien que l'on puisse reconnaître. Il apparaît en Europe vers 1910 et bouleverse l'idée de la beauté dans l'art.

Depuis l'époque préhistorique, il arrive que l'homme peigne ou dessine sans que des choses identifiables apparaissent : un simple trait ou un croquis géométrique sur une céramique, par exemple.Certaines traditions religieuses interdisent d'ailleurs de fabriquer des images figuratives (personnages, animaux).

Dans le monde occidental, la fabrication et l'usage des images sont au contraire très répandus, et l'invention d'un art sans image constitue une révolution.

Une révolution, mais pas tout à fait une surprise : au cours des premières années du XXème siècle, l'image ne disparaît pas d'un coup, mais perd petit à petit sa valeur et sa force. Ainsi, l'image créée par les artistes Cubistes est une image impossible : elle montre les choses au même moment sous différents angles.
Quant à l'image des Expressionnistes elle est trompeuse, avec ses couleurs artificielles et son dessin déformé.
Les premiers maîtres de l'art sans image, qu'on appelle encore « Art non Figuratif », « Art Abstrait » ou « Abstraction », sont liés aux deux courants du Cubisme et de l'Expressionnisme.


 

Wassily Kandinsky pionnier de l'Art Abstrait :

Pour le peintre russe Wassily Kandisky (1866-1944), l'abstraction permet d'exprimer des émotions violentes Représenter des objets, des figures ou des paysages revient, selon Kandisky, à appauvrir cette émotion. L'abstraction est une libération : enfin, la « nécessité intérieure » de l'artiste, son imagination, ses émotions, vont pouvoir guider le dessin et inspirer le choix des couleurs. L'artiste abstrait ne cherche pas à représenter la réalité des choses. Dès 1910, année où il déclare avoir peint sa célèbre « Aquarelle Abstraite », Kandisky abandonne la figuration. En 1912 il achève d'écrire un traité ou il expose ses théories : « Du Spirituel dans l'Art ». Puis il cherche à définir un code de couleurs et de figures géométriques fondamentales : le cercle, le triangle et le carré.


 

Wassily Kandinsky, « Aquarelle Abstraite », 1910

Piet Mondrian : lignes droites et couleurs pures :

Piet Mondrian (1872-1944) est un peintre Hollandais, émigré en France puis aux États-Unis. Il explore les possibilités de l'Art Abstrait de façon plus lente que Kandisky, mais plus méthodique. Autour de 1910, Mondrian travaille à différents tableaux représentant un arbre, la mer, ou une église. Il les reprend et les simplifie pour ne retenir que les lignes et les couleurs principales. A la fin, il reste un schéma avec des lignes qui se coupent à angle droit et des couleurs pures. Plus tard, vers 1913, Mondrian décide de limiter sa peinture à ces lignes et ces couleurs. Bientôt l'Art Abstrait inspire des architectes comme le Corbusier ou Robert Mallet-Stevens, mais aussi des décorateurs et des créateurs de mobilier.

Piet Mondrian, « Composition II », huile sur toile, 1937

Kazimir Malevitch, « Croix noire », huile sur toile, 1915


 

Kazimir Malevitch : « l'espace sans fin » :

Le peintre russe Kazimir Malevitch (1878-1935) est considéré comme le troisième grand fondateur de l'Abstraction. Malevitch recherche une vérité absolue, « suprême ». C'est d'abord la perfection géométrique des formes qui l'intéresse, un peu comme le sculpteur Roumain Constantin Brancusi (1876-1957), auteur de l'ovale presque parfait du visage de « La Muse Endormie » en 1910.

En 1918, Malevitch peint, sur un fond blanc, un carré également blanc : il vient d'atteindre ce qu'il nomme « l'espace sans fin »


 

Paul Klee :

Paul Klee, « Insula Dulcamara », huile sur toile, 1938

Le peintre Paul Klee (1879-1940) s'intéresse à la plupart des mouvements artistiques du début du XX ème siècle et en particulier à l'Expressionnisme. De 1920 à 1930, Klee occupe un poste de professeur à l'école d'art du Bauhaus, en Allemagne, ou il côtoie Wassily Kandinsky. Responsable d'un cours sur la forme, Klee expose devant les étudiants sa théorie : l'art est la création d'un Nouveau Monde. Dans ses propres travaux, en général de petite taille, Klee compose un univers féerique (« cosmique » est le terme qu'il emploie) à partir de signes et de figures géométriques variées.

Les Arts Décoratifs sous Napoléon Bonaparte : niveau 4ème

Les Arts Décoratifs sous Napoléon Bonaparte


 

Le Style directoire :


 

(Octobre 1795 - Novembre 1799)


 

Jacques-Louis David « Portrait de Madame Récamier » 1800


 

Durant la courte période du Directoire (octobre 1795-novembre 1799) s'est développé un style adopté par l'architecture, le mobilier et les arts décoratifs. Il s'inscrit dans l'évolution du néoclassicisme qui a pris son essor à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle en France. On en trouve les prémices dans le style Louis XVI, à partir de 1790; il annonce le style Empire, qui apparaît vers 1803: après les campagnes d'Égypte et d'Italie, on note en effet l'apparition de certains thèmes décoratifs symbolisant la gloire du futur Napoléon. Il se différencie néanmoins nettement de l'un et de l'autre.


 

Dans la décoration des demeures, le style pompéien prédomine, mais les motifs d'inspiration Renaissance sont également très à la mode et les premiers décors à l'égyptienne apparaissent, tous interprétés dans une gamme de coloris très particuliers. Les motifs de stuc ou les sculptures se détachent en couleurs vives et heurtées sur des parois brun pompéien, les violets, les orangés, le noir étant les couleurs favorites pour les tentures; les meubles sont souvent laqués.


 

Le mobilier adopte des formes simples, d'une grande élégance, alliant les courbes discrètes et les lignes droites sans rigidité. Les bras des fauteuils sont souvent de forme carrée et leur dossier est ajouré. L'ornementation, simplement sculptée et dépourvue de bronzes, se différencie des meubles Louis XVI, dont quelques formes persistent. Les formes antiques, mises à la mode dans les modèles exécutés par l'ébéniste Georges Jacob pour les tableaux de David, sont très en faveur (lit de Mme Récamier, musée Marmottan, Paris).


 

Tapisseries, tapis, bronzes et autres arts «industriels» restent en régression, les manufactures n'ayant pas encore repris leur activité.


 

Le style Empire :


 

Chambre de Joséphine de Beauharnais, 1805

    

Napoléon 1er, Empereur (1769 - 1821)


 

Dans le Recueil des décorations intérieures (1812), Percier et Fontaine, architectes en 1806 de l'arc de triomphe du Carrousel et décorateurs, déclarent: «Nous nous sommes efforcés d'imiter l'antique, dans son esprit, ses principes et ses maximes, qui sont de tous les temps.» Le style Empire est bien une continuation du néoclassicisme apparu sous le règne de Louis XVI, enrichi de l'iconographie impériale – aigles et abeilles – après la transition opérée par le style Directoire.


 

Les meubles, qui jouaient librement dans l'espace des intérieurs au XVIIIe siècle, se rangent le long des murs ou se figent au beau milieu de la rosace du tapis d'Aubusson. Une géométrie sévère, des formes lourdes inspirent aux ébénistes, avec des tables de toilette à pieds en X, des guéridons à plateau de marbre, des lits massifs, bateaux ou en nacelle, et des fauteuils à dossier carré, un mobilier où l'acajou s'utilise en placage (le meuble Empire d'acajou massif est exceptionnel). Devenu rare et coûteux à la suite du Blocus, ce bois d'Amérique sera remplacé par le hêtre, l'orme, le peuplier ou l'érable. Les ornements de bronze ciselé, puisés dans un répertoire gréco-romain ou égyptien, sont appliqués sur les fonds unis.


 

L'orfèvrerie, dont les principales figures sont Biennais, Auguste et Odiot, transpose dans ce même répertoire à l'antique les pièces de vaisselle des périodes précédentes – surtouts pots à oille et salières –, le protocole impérial étant calqué sur celui de la monarchie. C'est ainsi qu'Auguste réalise pour le sacre de l'Empereur un grand service en vermeil, et la Manufacture de Sèvres un service «égyptien».


 

Jacques Louis DAVID (1748 – 1825)


 

Référence Internet


 

http://www.louvre.fr


 

« Les Sabines » 1799 (huile sur toile) Paris, Musée du Louvre


 

Analyse d'œuvre :


 

Histoire du tableau :


 

En octobre 1795, après son amnistie David se consacra aux Sabines, il ne voulut pas traiter l'épisode traditionnelle déjà peinte deux fois par Poussin mais représenta l'interposition des Sabines entre leurs époux et leurs pères ou frères venus venger leur enlèvement trois ans plus tard. Ce tableau ne fut achevé qu'en 1799 .

Mettant en scène la sagesse des femmes, David voulait retrouver la beauté antique. La nudité des personnages principaux provoqua d'ardents débats durant son exposition payante au Louvre.


 

Cette œuvre fut exposée par David jusqu'en 1805 au musée du Louvre, avant d'être transportée en 1816 dans son atelier de l'église de Cluny, dont le peintre Gros assurait la surveillance. L'œuvre fut achetée par l'État, en même temps que Léonidas aux Thermopyles en 1819 pour la somme de 100 000 francs les deux. Le tableau fut alors exposé au musée du Luxembourg avant d'entrer au musée du Louvre, à la mort de David en 1826.


 

Les Sabines :


 

Après l'enlèvement des Sabines par leurs voisins romains, les Sabins ont tenté de les reprendre : c'est cet épisode que David a choisi de représenter. Les Sabines s'interposent entre les combattants. Au centre, Hersilie interrompt le combat entre son mari, le roi de Rome, et son père le roi des Sabins. En traitant ce sujet, David a souhaité prôner la réconciliation des Français après la Révolution. Son style, de plus en plus simple et pur, est inspiré de l'Antiquité grecque.


 

Biographie de Jacques-Louis David :


 

peintre français né le 30 août 1748 à Paris et mort le 29 décembre 1825 à Bruxelles, est considéré comme le chef de file de l'École néoclassique dont il incarne le style pictural et l'option intellectuelle (régénérer les arts en développant une peinture que les classiques Grecs et Romains, selon la propre formule de David, auraient sans hésiter pu prendre pour la leur).


 

Il fut l'un des artistes les plus admirés, enviés et honnis de son temps, autant pour ses engagements politiques que pour ses choix esthétiques. Par le passé, rarement un artiste a épousé à ce point les grandes causes de son temps en mêlant intimement art et politique.


 

David vote la mort du roi Louis XVI, puis se met au service de l'empereur Napoléon Ier. Il opère une rupture avec le style galant et libertin de la peinture du XVIIIe siècle, et revendique l'héritage du classicisme de Nicolas Poussin, mais s'inspire aussi du style baroque de Rubens. Il fut un maître pour deux générations d'artistes, venus de toute l'Europe pour se former dans son atelier qui à son apogée, comptait une quarantaine d'élèves.

L’Art d’Afrique Noire : niveau 5ème

L'Afrique Noire :

Les arts traditionnels d'Afrique Noire sont toujours vivants. Dans les villages situés au sud du Sahara, on trouve encore aujourd'hui des sculpteurs qui fabriquent des masques et des danseurs qui les portent.

L'Art Africain est resté mal connu jusqu'au XX ème siècle, époque où les peintres cubistes, en France, ont signalé sa force et son inventivité : très riche en sculptures, et moins développé dans l'architecture et dans la peinture, l'art Africain présente une grande variété, aussi bien par ses techniques que par son expression.


 

Un art fragile :

En Afrique, l'art se retrouve partout : dans les objets usuels, dans les parures de bijoux et les costumes somptueux, dans les armes, sur les murs des cases, parfois recouverts de véritables fresques.

Les sculptures africaines, souvent taillées dans le bois, ne résistent pas très longtemps au climat chaud et humide auquel elles sont exposées.

C'est pourquoi il en existe très peu d'anciennes, antérieures à la fin du XIX ème siècle, d'autant que, jusqu'à une époque récente, elles n'étaient pas collectionnées.

L'histoire de l'art africain est donc mal connue, et sa géographie est très imprécise.

L'usage que les Africains réservent à leurs sculptures n'est pas toujours aussi identifié.

Il semble, en outre, qu'il varie. Les masques Fang du Gabon (1) (Afrique de l'Ouest) sont portés lors des rituels avec danses pour rencontrer des étrangers.

Les masques Batéké du Congo, eux, accompagnent les grands événements de la vie sociale.

Certaines statuettes sont liées à des rites funéraires – comme les reliquaires Kota au Gabon (2); d'autres à des exercices de magie et de prévision du futur (telles que les statuettes Mumuye du Nigéria (3)).


 

Bois, terre, métal :

Les techniques de l'art Africain sont variées ainsi que ses fonctions.

Certains masques crées pour des danses rituelles sont abandonnés ou détruits après utilisation, exactement comme le maquillage des danseurs.

Ils ne sont alors l'œuvre des sculpteurs professionnels. D'autres atteignent un haut degré de complication et leur fabrication est confiée à des sculpteurs de métier.


 

En effet, la sculpture sur bois ne permet pas l'erreur, car il est impossible de remettre en place un copeau de bois dès qu'il est détaché.

Parfois, le sculpteur utilise plusieurs techniques, adaptées à différentes matières : terre, bois, métal.

Par exemple les masques Batéké sont sculptés dans le bois et recouverts d'argiles colorées, tandis que les figures gardiennes de reliquaires Kota, elles aussi en bois, sont recouvertes de plaques de laiton et de lamelles de cuivre.


 

Dans l'art Africain, la répétition des modèles par une même tribut est un phénomène constant : chaque sculpteur appartient à une tribu et il doit reproduire les mêmes modèles de statues et de masques, avec seulement de petites variantes.


 

L'artiste africain est donc surtout un artisan et un technicien : il ne signe pas ses œuvres.